Optimiser sa rémunération de dirigeant : quels leviers ?

Optimiser sa rémunération de dirigeant, quelque soit son statut, est une question que se pose chaque chef d’entreprise. Cette question est complexe à traiter tellement il existe de paramètres à prendre en compte :

  • Niveau de charges sociales et couverture sociale associée
  • Niveau d’imposition personnelle du dirigeant
  • Fiscalité de l’entreprise
  • Bénéfices pour la société
  • Etc

Pour vous donner quelques clés de réflexion, nous aborderons dans un premier temps les leviers actionnables pour tout type de dirigeant. Puis nous détaillerons les spécificités liées au statut de président de SAS/SASU, ainsi que celles du gérant de SARL/EURL. Enfin, nous verrons les dispositifs à mobiliser lorsque l’entreprise comporte au moins un salarié.

Les dispositifs mobilisables quelque soit le statut du dirigeant

Nous vous rappelons ci-après les mécanismes les plus courants quand il s’agit d’optimiser sa rémunération de dirigeant :

  • Les notes de frais. Lorsque que le dirigeant engage une dépense professionnelle avec des fonds personnels, il peut établir une note de frais. Le dirigeant se remboursera sa note de frais à travers le compte courant d’associés.
  • Les indemnités kilométriques (IK). L’utilisation du véhicule personnel à des fins professionnelles permet au dirigeant de percevoir des IK. Cette solution est avantageuse pour les dirigeants qui se déplacent souvent. Pour les dirigeants qui se déplacent peu (moins de 5000 km par an) et qui souhaitent circuler en véhicule haut de gamme, l’achat d’une voiture de société est envisageable.

Optimiser sa rémunération en SAS ou en SARL : les différences

Le choix de la forme juridique emporte des conséquences majeures en matière de rémunération du dirigeant. Si vous hésitez entre SASU et EURL pour votre activité de freelance, nous vous invitons à lire cet article.

En matière de rémunération, le dirigeant doit bien souvent arbitrer entre salaire et dividendes. Cet arbitrage induit des réponses différentes suivant le statut et les objectifs du dirigeant.

  • Le cas du gérant de SARL/EURL. Dans ce cas, la question est vite tranchée. En effet, le montant des dividendes pouvant être distribués est limité à 10 % du capital social. Donc à moins que la société dispose de fonds propres très élevés, l’intérêt des dividendes apparaît très limité. Le gérant de SARL/EURL va donc effectuer périodiquement des virements vers son compte bancaire personnel. Puis, il déclarera sa rémunération annuelle avec la déclaration sociale des indépendants (DSI). A noter également qu’en remplacement des PERP et des contrats Madelin, le plan d’épargne retraite individuel (PER) permet au dirigeant de se constituer un complément de revenu lors du départ à la retraite.
  • Le cas du président de SAS/SASU. Ici, l’arbitrage entre salaire et dividendes mérite davantage de réflexion. Même si le montage de la SASU « full dividendes » est très en vogue parmi les jeunes entrepreneurs, nous vous conseillons tout de même de vous verser un salaire minimal si les bénéfices de votre société vous le permettent. En effet, vous pourrez valider vos trimestres de retraite et bénéficier du régime général de couverture sociale en cas de coup dur. Mais au-delà d’un certain niveau de salaire et d’impôt sur le revenu, il est préférable de s’octroyer des dividendes taxés à hauteur de 30 %.

Optimiser sa rémunération de dirigeant quand il y a au moins un salarié

Lorsque le dirigeant embauche son premier salarié, d’autres dispositifs lui deviennent accessibles :

  • Le Plan Epargne Entreprise (PEE). Le PEE permet de se constituer un portefeuille d’actions moyennant un contrat passé avec un organisme bancaire ou d’assurance. En complément, l’employeur peut également mettre en place un abondement, qui permet à l’entreprise de compléter les versements du salarié sur le PEE. En outre, le PERCO (Plan d’Epargne pour la Retraite Collective) a pour objectif d’aider le salarié à constituer une épargne pour la retraite.
  • L’accord d’intéressement. Le dispositif permet d’intéresser les salariés aux performances et aux résultats de l’entreprise. Au-delà de sa capacité à motiver les collaborateurs, l’accord d’intéressement constitue un bon moyen d’optimiser la fiscalité de l’entreprise. A noter également que le législateur a supprimé en 2019 le forfait social de 20 %. Cette disposition renforce encore l’intérêt de mettre en place un accord d’intéressement.
  • Les chèques cadeaux et les chèques vacances. Ces outils permettent à l’entreprise de financer des achats ayant lieu à des moments clés de la vie du salarié. Ces moments clés incluent les fêtes de fin d’année, les vacances, le mariage ou encore la naissance. Ce sont des compléments de rémunération permettant de récompenser les salariés.
  • Les tickets restaurant. Ces titres sont utilisés par les salariés pour régler des repas pris à l’extérieur ou des achats alimentaires. Leur coût est réparti entre le salarié et l’employeur.

En définitive, les leviers pour optimiser sa rémunération de dirigeant sont multiples. N’hésitez pas à les actionner pour gagner plus, tout en motivant vos collaborateurs !