L’analyse de masse salariale : définition et enjeux

Les intérêts d’une analyse de masse salariale

L’analyse de masse salariale permet notamment d’appréhender de manière objective la rémunération des salariés de l’entreprise. Pour ce faire, il est indispensable de prendre en compte la totalité des éléments de rémunération. En effet, les structures de la rémunération peuvent être très différentes d’une entreprise à l’autre. La rémunération globale se compose des éléments suivants :

  • Salaire de base : salaire brut hors primes et heures supplémentaires
  • Gratifications, avantages en nature
  • Part variable individuelle (ex : stock-options)
  • Part variable collective (ex : participation, intéressement)
  • Primes fixes (ex : 13ème mois sur salaire de base)
  • Primes variables (ex : primes sur objectifs)

Les objectifs en matière de masse salariale pour les employeurs sont de deux ordres :

  • Attirer et retenir les compétences clés grâce à une politique attractive…
  • … tout en maîtrisant les coûts liés à l’évolution de la masse salariale

Dès lors, l’analyse de masse salariale contribue à identifier les axes d’amélioration en la matière, et donc à prendre les mesures correctives en vue d’atteindre les objectifs définis ci-dessus.

L’analyse de masse salariale en pratique

En pratique, l’analyse de masse salariale pourra être conduite à partir des fichiers du personnel et des livres de paie. Il conviendra de fournir ces documents sur plusieurs années afin de pouvoir réaliser une étude dynamique des rémunérations. Ces fichiers pourront être retravaillés et exploités :

  • Soit sur Excel : grâce aux fonctions de recherche et de manipulation de données (RECHERCHEV, INDEX/EQUIV, etc).
  • Soit sur Power BI : outil qui, par rapport à Excel, offre des fonctionnalités plus robustes de traitement et de modélisation de données, ainsi que des visualisations plus percutantes.

La mise en place de tableaux de bord permettra à l’entreprise de gérer plus facilement la masse salariale, grâce au suivi d’indicateurs sociaux pertinents.

Bridge entre la rémunération annuelle brute N et la rémunération annuelle brute N+1
Exemple de décomposition du passage de la masse salariale N à la masse salariale N+1

Concernant les analyses issues des graphiques et tableaux de bord sociaux, il conviendra également d’être vigilant quant à l’interprétation d’agrégats statistiques. Par exemple, la notion de moyenne, bien que très répandue, n’est pas forcément représentative. En effet, une forte proportion de salaires élevés tend à tirer la moyenne vers le haut. L’utilisation de médianes ou de déciles permet de corriger pour partie les biais liés à la moyenne.

Afin de compléter les analyses de rémunérations internes, une comparaison avec les normes du secteur ou au sein d’un bassin d’emplois pourra également être envisagée. Pour cela, on pourra se référer à l’INSEE pour des statistiques globales, ou à des sites plus spécialisés pour des comparaisons sectorielles.

Les principaux termes à retenir

Vous retrouverez ci-dessous un lexique des principaux termes à retenir en matière d’analyse de masse salariale :

  • Effet masse : il représente l’évolution des salaires annuels d’un groupe de personnes d’une année sur l’autre.
    • Salaires annuels de l’année N+1 / salaires annuels de l’année N
  • Effet niveau : il s’agit de comparer le montant des salaires mensuels moyens d’un groupe de personnes entre deux dates. Souvent mis en avant en négociations salariales.
    • Salaires mois de l’année N+1 / Salaire mois de l’année N
  • Effet report : il représente l’augmentation des coûts des salaires N+1 par rapport aux augmentations décidées l’année N.
    • (Salaires décembre de l’année N x 12) / Salaires annuels N
  • Effet d’ancienneté : il représente l’augmentation de la masse salariale de N+1 par rapport à N qui correspond aux majorations automatiques, du salaire ou de la prime d’ancienneté, dues au passage du temps.
  • Effet GVT : il s’agit de l’impact sur la masse salariale de l’évolution des situations/rémunérations individuelles.
    • Glissement : somme des augmentations individuelle à qualification inchangée (ex : augmentation au mérite)
    • Vieillissement : somme des augmentations liées à l’ancienneté (ex : primes d’ancienneté)
    • Technicité : somme des augmentations liées à un changement de qualification (ex : changement d’échelon)
  • Effet d’effectif : lorsque les effectifs varient en fonction de la politique de l’emploi, ils entraînent une conséquence financière mesurée sur la masse salariale qui est l’effet d’effectif.
    • Variation de l’effectif x (1+variation du salaire moyen)
  • Effet de structure : il mesure les conséquences sur la masse salariale de l’évolution des catégories professionnelles dans les effectifs. Il peut également traduire une politique de mobilité verticale, ou bien de remplacement de certains métiers par d’autres catégories professionnelles.
    • (SN /SN-1) – (somme des salaires N x effectif N-1 – somme des salaires N-1 x effectif N-1)
  • Effet de Noria : il s’agit de l’impact sur la masse salariale de la différence de salaire moyen entre les entrants et les sortants. 
    • (Salaire des entrants – Salaire des sortants) / masse salariale de l’année N

Pour conclure, l’analyse de masse salariale permet aux entreprises d’optimiser leurs performances sur le long terme, tout en assurant leurs équilibres financiers.